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Chrysomèle : des mesures trop contraigna Chrysomèle : des mesures trop contraignantes

Les maïsiculteurs touchés par l'insecte souhaitent qu'il soit considéré comme tout autre ravageur et qu'ils aient à leur disposition des moyens de lutte diversifiés.

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Cette fois, contrairement aux autres ravageurs, le problème ne vient pas des dégâts que provoque Diabrotica virgifera virgifera sur maïs : ils sont en effet quasi inexistants en Europe. En outre, en France, où l'insecte a été découvert en 2002, ils ne sont pas du tout présents. Mais s'agissant d'un insecte endémique des Etats-Unis, il est considéré sur l'Ancien Continent comme un organisme de quarantaine qu'il faut éradiquer.

A cette fin, le dispositif de piégeage français n'a eu de cesse de se développer. D'abord avec la hausse du nombre de pièges : un peu moins de 500 en 2002, contre plus de 4 500 en 2013. Installés près des aéroports au départ, ils ont finalement été placés à proximité des axes routiers, qui restent la principale hypothèse de dissémination du ravageur. A chaque découverte d'un ou de plusieurs insectes (voir la carte ci-contre), les agriculteurs situés à proximité doivent mettre en place une flopée de mesures dans le cadre d'une lutte réglementée. Il est nécessaire de réaliser des rotations (lire le témoignage de Daniel Marquis) et/ou des traitements insecticides. Assez contraignante et onéreuse, la réglementation a elle aussi évolué au fil du temps. Si, au départ, il n'y avait que des zones d'éradication, depuis la campagne 2010-2011, les maïsiculteurs ont négocié la mise en place de zones de confinement. Les mesures y sont moins contraignantes pour les exploitants et elles ont pour but de retarder l'installation du ravageur. Sont concernées une partie de l'Alsace et le Rhône-Alpes.

Les agriculteurs estiment que l'installation de Diabrotica est inéluctable mais qu'il faut avoir tous les outils disponibles pour maintenir des niveaux de dégâts limités. « Au final, ce n'est pas la énième plaie du maïs mais un ravageur parmi d'autres, résume Jean-Baptiste Thibord, spécialiste des ravageurs chez Arvalis. Les producteurs préfèrent défendre l'idée d'un ravageur courant faisant confiance à la technique pour contenir les populations. » Dans ces conditions, la profession a de nouveau demandé, au niveau européen, que l'insecte sorte de la liste des organismes de quarantaine.

DES PISTES INTÉRESSANTES

Même si la solution la plus simple à mettre en oeuvre demeure la rotation dans bon nombre de cas, d'autres pistes existent. Bien évidemment, cela passe par l'homologation de nouveaux insecticides mais les chercheurs tentent aussi d'en savoir plus sur le ravageur et sur les facteurs agronomiques qui pourraient favoriser son développement pour proposer des itinéraires techniques adaptés.

Parmi les solutions étudiées, la stratégie Attract & Kill (étudiée en Allemagne). Elle consiste à mettre du CO2 dans le sol, qui attire les larves, et d'appliquer ensuite un insecticide. « Il reste encore un peu de travail de développement mais cette solution pourrait être pertinente », estime Jean-Baptiste Thibord. Dans le cadre d'une régulation naturelle, une mouche (Celatoria compressa) originaire du Mexique pourrait aussi représenter une voie de recherche. Les nématodes entomophages présentent pour leur part un niveau d'efficacité intéressant mais ont encore un prix élevé.

Reste les OGM, qui ne seront peut-être jamais accessibles pour le producteur européen mais qui bénéficient d'un recul de plusieurs années aux Etats-Unis. Une nouvelle génération va même être proposée aux farmers américains, avec une activité cette fois très spécifique sur la chrysomèle du maïs.

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